dimanche 5 septembre 2010

Réflexions sur les présidentielles de novembre 2010

Sources: Vinouh, haiti-nation, etc., Ven 3 septembre 2010, 6h 58min 31s
Par Michel William, agronome
michelwilliam1000@hotmail.com


Réflexions sur les présidentielles de novembre 2010

Je ne crois pas á un soulèvement populaire devant provoquer le départ de Préval ni au renvoi des élections parce qu’il n’y a pas de financement pour le faire. Les derniers soulèvements liés aux émeutes de la faim ,dit on , ont été financés par JBA. Ceux relatifs au départ de JBA en 2004 ont été financés par l’Internationale á travers Le groupe 184 et la bande á Guy Phillipe appuyés par l’opposition unifiée.

Du coté de lavalas, de nos jours, on ne sait avec certitude quel groupe a le back-up de JBA. Le blanc pour sa part ne montre aujourd’hui aucun signe de désenchantement des agissements du pouvoir et la bourgeoisie locale d’en face est aux amours avec René Préval. En retour il faudrait aussi croire que le pouvoir anticipera un ensemble de frappes pour dissuader l’opposition de rester calme sous peine d’injustes poursuites judiciaires pour atteinte á la sécurité publique.

Sans être un disciple de Jude Célestin ni d’Alexis, encore moins de Baker ou de Mirlande Manigat qui n’ont pas la moindre chance d’être nommé ou d’être élus président dans les élections de novembre 2010 je ne vois pas encore les chances d’un lever Camper pour renvoyer les élections.

Si le RDNP était une force politique organisée dans toutes les sections communales et s’il avait trouvé l’aide de certaines démocraties occidentales pour financer le fonctionnement de ses cellules territoriales dans l’exécution de petits projets qui feraient la force de ses leaders locaux pendant tout le règne de Lavalas, on pouvait espérer une réaction de ces derniers á la volonté manifestée et constatée de l’INITE de s’approprier de l’appareil électoral et des structures administratives de support á ces élections Il n’en est rien. Tout est passe comme une lettre á la poste.

N’en déplaise á ses inconditionnels, le RDNP reste un parti élitiste qui surveille les opportunités pour damer le pion aux autres. Sans des percées louverturiennes difficiles á imaginer aujourd’hui, on peut affirmer sans risque de devoir se tromper qu’ il n’y a aucun espoir pour le RDNP d’accéder au pouvoir. Quant á Baker n’en parlons pas. Il aura contre lui la question de couleur qui refera surface et qui sera exploitée á fond par les hommes de l’INITE contre lui..

J’ai passé vingt ans á critiquer Lavalas en émettant de belles idées qui donnent envie de vivre pendant que des compatriotes qui se réclamèrent de ces idées sirotaient le champagne coulant de la politique que tous nous critiquons. J’ai passé les cinq dernières années du second mandat de Mr Préval á l’accuser de gouvernement de doublure pour signifier que ce n’est pas lui qui est aux commandes des affaires de la république mais bien la communauté internationale par delà le rideau du palais national. Pendant que le mandat de Mr Préval touche á sa fin et qu’il continue d’exécuter les ordres du grand patron de la communauté internationale, au lieu de nous en prendre á cette dernière, nous nous amusons á répéter a la radio que Mr Préval est le fidèle aveugle et exécuteur des instructions du blanc. On le connaît déjà. Devrions nous attendre qu’il fasse le contraire au crépuscule de son apparence de pouvoir réel ?

Les élections s’annoncent dans un environnement délétère sous la férule d’une part du blanc qui donne et ordonne, de l’autre sous l’autorité incontournable d’un CEP décidé á aller de l’avant sauf cas de mort.(Gaillot Dixit) . Qu’elles se fassent aujourd’hui, qu’elles aient lieu demain ou le 28 novembre qu’elles soient renvoyées après qu’on aura sorti les malheureux sous les tentes avec encore les bonnes grâces du blanc il ne se produira aucun changement. On assistera á la reproduction de la comédie politique de Gérard Latortue et de Valdès qui auront gaspillé deux années et demi pour nous accoucher de la souris du président Préval et de la retrouvaille d’une bourgeoisie fortement décriée.

Comme le blanc qui est plus que jamais maitre de la situation politique á travers les 12.000 bottes de la MINUSTHA conditionne son investissement á la réalisation d’élections que lui-même entend façonner pour mettre en place une équipe qui lui garantit le renforcement de la tutelle du pays, aussi longtemps que ses forces occupent le terrain la situation ne changera pas. S’il ne trouve pas ces conditions avec l’INITE ou Alexis , il les trouvera avec un autre ou avec moi. Il boycottera toute velléité de démocratie parce qu’il croit que la solution au problème haïtien ne viendra pas d’aucune lutte démocratique qu’il contrôle.

Dans ces conditions se désolidariser complètement de la continuité du pouvoir pour appuyer un quelconque changement qui se ramène á une substitution de prétendants également inféodés au blanc est apolitique et contre-productif. Il serait plutôt indiqué d’intégrer le jeu du blanc avec une équipe déjà rodée plus stratège qui progressivement sème les grains de la désoccupation du territoire pour nous rendre lentement mais surement une souveraineté obligée de marcher á pas feutré. Ceci est un travail politique de titan qui ne peut être réalisé qu’á moyen et á long terme par des acteurs politiques vieillis sur le harnais habitués á donner et á encaisser les coups qui ne tuent pas.

Depuis 1986 nous avons instauré la démocratie par la radio . Les grands bénéficiaires sont au nombre de trois petits groupes « Zwitt ».

-Les propriétaires des stations de radio les plus stratèges qui se multiplient en importance numérique en faisant le jeu de l’international et des leaders politiques sous couvert de la libre expression de la parole.Radio Caraibes en est le champion.

-Le pouvoir en place et la bourgeoisie qui s’aggrippent au pouvoir et s’enrichissent en finançant le jeu suspect de la radio.

-L’internationale qui en utilisant cette même liberté d’expression pour prolonger et renforcer sa tutelle exerce le véritable pouvoir politique et économique.

Conclusions

La stratégie de la radio est contre productive..Si d’un coté elle parait importante il faut avouer qu’elle est insuffisante et limitée’. Le résultat est que chaque jour nos oreilles sont restées suspendues aux récepteur des stations de radio qui prolongent et renouvèlent le statuquo. La démocratie par la radio nous donne la conscience tranquille le temps que dure les émissions et après, la vie reprend comme d’habitude. Avec les élections qui s’annoncent les ides fleurissent sur le NET .Des militants alimentent les réflexions en dénonçant certaine pratiques politiques reprehensibles inconnues du grand public. Ces écrits contribuent á construire la capacité des élites a repenser chaque jour la stratégie pour le changement d’Haïti sans les armer des moyens pour renverser le rapport des forces qui prévaut actuellement en Haïti. L’étranger a la force et les moyens, nous n’avons que nos idées .Il faut nous accoutumer au temps que prennent les batailles d’idées pour leur concrétisation. Le changement viendra mais il n’est pas pour demain

Pour terminer il faudrait clarifier pour Mr Dunois Eric Cantave que les guerres de libération et la révolution comme stratégies de bataille pour le changement ne sont plus les bienvenues aujourd’hui et il le sait déjà, pour notre ami sincère Gesler Jean Gilles qu’une reformulation dans les prescrits constitutionnels reste une alternative á la condition que le changement s’inscrive dans un momentum politique préparé longtemps avant par des idéologues au pouvoir, enfin pour l’opposition haïtienne et l’internationale que les élections auront leur justification lorsque les candidats aux municipales législatives et présidentielles non achetables sortiront des primaires réalisées par deux ou trois partis politiques fortement implantés dans chaque section communale. « Pou moman jodia , nap blije bwe dlo santi a. Nou pa gen chwa, tout chwa yo rete nan men blan an ak pouvwa a ».

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